Voici, en résumé, les péripéties depuis Hong Kong.
Après de multiples visites de HK à pieds, en bateau, en métro ou encore en funiculaire, un constat s'impose.
Cette ville est vraiment bien.
Ca grouille, ça pue, ça bouge, ça vit et ça ne s'arrête jamais.
On se sent en sécurité mais on sent aussi la vie, c'est pas aseptisé.
Le dimanche nous passons la journée dans un parc, incroyablement rempli de femmes, de tous les âges, de toutes les origines (mais quand même pas trop loin de l'Asie) et pas un mec aux alentours.
Huuuuum je me sens à l'aise !
Décision est prise de partir le lendemain pour Xi'an (là où il y a l'Armée ensevelie dont vous ne verrez pas les photos puisque nous sommes dans un pays totalitaire qui... bref... j'ai pas envie de me faire tuer).
Pour cela il nous faut quitter HK par le métro pour aller à Shenzhen (l'atelier du monde, la moitié des produits électroniques est fabriquée dans ou autour de cette ville) et rejoindre en train Canton, qu'on appelle Guangzhou quand on est du coin.
Tout cela, passage de frontière inclus de HK à la Chine continentale, se déroule très bien. On sent s'approcher la difficulté à communiquer. A plein nez.
Nous arrivons à Guangzhou, une ville moche... mais moche ! Bref.
Nous décidons de prendre un train dans la foulée pour Xi'an (prononcer chi ane pour faire du coin, mais vous ferez pas du coin).
Le couperet tombe : 26h de train. La nuit s'annonce palpitante.
Départ donc à 21h de Guanghzou avec un billet acheté avec moulte difficultés. La gare est bondée, on croise des familles entières, des paysans avec des poulets vivants, des vieux, des jeunes...
On monte dans le train et là second couperet : on a une place mais pas une place assise.
Capacité du wagon en place assise 118 personnes, places vendues 150. Cool on sera pas les seuls debout !
Comment vous expliquer cette sensation ? 26h dans un train sans s'asseoir. Comment dire ?
Aller j'essaye.
Les deux premières heures sont pleines d'espoir, on se dit que tout le monde ne va pas là où on va, qu'il va être la nuit, que certains vont descendre et nous laisser leur place. On rigole, on sourit aux chinois qui nous parlent sans jamais admettre qu'on ne comprend rien. La galéjade, le calembour.
Puis arrive le doute et ses questions "mes jambes sont-elles homologuées pour rester 26h à porter le haut de mon corps ?" puis d'abord "le haut de mon corps est-il prévu pour tenir sur mes jambes 26h ?"
Au milieu de la nuit, à chaque arrêt (toutes les heures environ) le train se vide puis se rempli à nouveau.
La sensation de déranger, peu importe l'endroit où tu te trouves. Très sympa.
On passe quand même de chouettes moments, entre tentatives de communication en chenglish (chinois/anglais) et rigolades sans vraiment savoir pourquoi on rit. Nos carnets se remplissent d'adresses mails et de signes chinois, nos appareils photos de clichés et nous sommes quelques heures durant, l'attraction dans le wagon.
On découvre l'activité principale du voyage : bouffer. Les chinois ne s'arrêtent jamais de manger. Le wagon est équipé d'une fontaine à eau bouillante, qui remplira en 26h une moyenne de 54 bols de noodles par chinois présent.
La nuit se passe. Peu de sommeil.
Au petit matin, après les noodles du petit déjeuner, là encore ponctué de rencontres précieuses (les chinois ne parlent vraiment pas anglais), le constat est rude : la Chine est moche. Voire même vachement moche.
Les paysages qui défilent est un mélange de villages en ruine, de plaines désertiques et arides, de constructions inachevées le tout sous un ciel bas, blanc et du brouillard.
Petit à petit la nuit revient (nous sommes censé arriver à 22h30) et l'attente se fait longue.
"Arrête de regarder ta montre, l'impatience ça ralentit les aiguilles !" comme dirait l'autre.
Fausse alerte, je suis maudit du train même à 10 000 bornes de chez moi, une heure de retard. Ramené aux 26h du trajet, ça fait pas grand chose, mais c'est probablement l'heure la plus longue de ma vie.
Nous arrivons enfin à Xi'an, avec la ferme intention de faire rapidement l'amour à un matelas.
Il fait nuit, froid mais l'endroit semble beau.
C'est sans compter l'accueil des taxis, qui par un geste somptueux de la main, nous disent de nous démerder tout seul, pour trouver l'auberge de jeunesse conseillée par des français rencontrés à Guangzhou.
Heureusement le chinois aide à 200% quand il décide d'aider et nous voilà donc partis avec les parents d'une petite chinoise rencontrée avant de descendre du train. Ici pas de code de la route. On serre les fesses.
On arrive finalement à 1h du matin, dans un hotel qui n'est pas celui que nous voulions, crevés, déçus par les chinois, déçus par la Chine et franchement un peu au bout du rouleau.
La chambre est bien, les lits aussi. DODO.
Mais nous sommes des américains et tout se fini bien dans nos récits.
Mais nous sommes des américains et nous maîtrisons notre communication, vous ne saurez donc que dans un article ce qui se passe ensuite !
Soyez bons.
jeudi 21 janvier 2010
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L'aventure commence et d'autres suivront. Rémy, tu as un talent de narrateur que je ne te connaissais pas. J'aime bcq vraiment bcq. Je suis fière de ton récit, encore écrire toi sur blog.
RépondreSupprimerDes bises encore et toujours plus
Ha ben en voilà du voyage, du vrai, avec une pointe d'aventure en plus. Le verbe est sec, la virgule souriante, c'est la poilade pour nous qui sommes bien calés au chaud. J'adore.
RépondreSupprimerDemain je regarderais le métro parisien avec un autre oeil.
Merci les p'tits loups, bonne route.
Moi quand même je me demande pourquoi vous ne vous êtes pas assis en prenant un chinois sur vos genoux (c'est petit un chinois, non ?).
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