Bromo

Salut les randonneurs fous,

Voir des belles choses. Voilà pourquoi on est là.

Voir le soleil se lever sur des paysages qu'on ne voit d'habitude qu'en poster chez le dentiste. Voilà pourquoi on est là.

Mais pourquoi, diantre, faut-il toujours se lever à pas d'heure ?

On pourrait pas se lever vers 10h, déjeuner paisiblement dans la douceur de l'aube puis prendre un hélico jusqu'en haut du Mont Bromo ?

Bon, oui, c'est pas éco-friendly mais bon, ça va !

Un peu de sérieux que diable.

On se lève vers 3h30 (je vous jure que c'est possible) et on attend la Jeep qui nous emmènera en haut du View Point qui domine le Mont Bromo.

Bonté divine.

Il est à peine 5h et il y a déjà une centaine de personnes.

Certains ont même dormi dans leur tente. Un monde fou, sur la terrasse du View Point, dans les arbres (mais siiii je te juuuuure), dans les champs, sur les poteaux...

C'est pleins de photographes confirmés ou non, bardés d'appareils, d'objectifs et de trépieds qui font 160 photos à la minute alors que le soleil n'est même pas levé.

Je vais chercher au plus profond de moi-même un soupçon de recul, une pincée de patience, un zeste de paix intérieur et je saupoudre le tout d'un peu de fatalisme.

Juste pour ne pas faire avaler (et pas par la bouche) à ce Chinois, qui en bon Chinois ne respecte rien, son trépied.

De son côté Jeanne, elle, a trouvé la paix : "mais c'est quoi cet endroit, ça pue la merde !"  

Ca c'est parlé. Et si c'est pas de la zen attitude alors je ne sais pas ce que c'est.

Bref.

Peu à peu le soleil se lève et le bruit des appareils photos s'amplifie encore.

C'est vrai que c'est beau, vraiment beau. Mais tellement gâché. Parfois on a honte d'être un touriste, d'être là avec tout ces cons.

Nous retournons à la Jeep pour redescendre et monter sur le Mont Bromo.

La montée est aussi horrible que le View Point : des tas de gens, du Céline Dion dans des haut parleurs (mais pourquoi putain ?!) et un bel escalier tout bien en béton pour atteindre le haut...

On croise un wagon de français qui pensent être nos amis parce qu'on parle la même langue. Mais non en fait. Vraiment pas.

- Vous êtes de quel côté vous ?

- Hein ?

- De quel côté vous êtes ? (au cas où ce soit le sens des mots qui nous ai perturbé)

- Mais comment ça "quel côté" ?

- Bah uuuuiiiiii en Fraaaaance vous êtes de quel côtéééé ?

- De Lyon et Grenoble, et vous ? (politesse à la con)

- De Haute Normandie ! (suivi d'une longue liste de toutes les villes de Haute Normandie, que personne ne connaît et dont tout le monde se fout, c'est d'ailleurs pour cette raison que personne ne les connaît, non mais sans déconner, Dieppe ! faut pas charrier quand même !)

- Ah d'accord, c'est bien c'est bien...

Intérêt de la discussion : totalement nulle. Si ce n'est peut être qu'on sait désormais qu'il ne faut pas aller à Dieppe. 

Bref.

Une fois le haut du cratère atteint on découvre un Ijen en moins bien : le nuage qui pue l'oeuf pourri, mais pas de lac ni de couleur jaune superbe.

Et puis les Indonésiens et les touristes on trouvé ça plus sympa de transformer le lieu en dépotoir. C'est vrai que c'est sympa.

Pour sortir un peu des chemins battus et bétonnés, on décide, sous l'impulsion d'Adrien - un français rencontré dans la Jeep -, de faire le tour du cratère.

Peu à peu on se retrouve seuls et on profite du moment.

C'est beau, ça pue l'oeuf pourri, mais c'est magnifique. Le volcan est au milieu d'un immense cirque plat, sablonneux et verdoyant.

L'endroit vaut vraiment le détour, malgré les beaufs et le béton.

Après cela direction Bali.

Trois changements de mini bus et 12 heures plus tard nous nous endormons paisiblement. Rincés.

le cratère du Bromo

Archi et Mama au top du Bromo

Le Bromo (qui fume blanc), le Batok (devant le Bromo à droite) et le Semeru (au fond en noir) depuis le Gunung Penanjakan

pareil avant le lever du soleil

plein de monde avant l'arrivée de l'astre solaire (c'est un synonyme de soleil)

panorama de l'ensemble

Soyez bons.