samedi 27 février 2010
Mascottes
Matos
Salut les frileux,
Le Népal était sans doute le pays le plus exigeant en matière de matériel.
Je parle ici de froid et de nécessité d'isolation thermique, le tout pour un usage plus ou moins sportif.
L'Amérique du Sud viendra confirmé ce premier jugement, mais c'est si loin...
C'est l'occasion de faire un point sur le matos, réussite, échec, indispensable ou oubli.
Vêtement qui nous ont sauvé :
- la veste type "Gore Tex" (la mienne est une "Defender", le "Gore Tex" de Eider) qui pour une centaine d'euros te garde au sec et coupé du vent
- le sous pull (ou tricot de peau !) en Merinos, 25 euros à Décathlon, très chaud mais pas pratique à la montée
- le sous pull type "Carline" à manche longue, 20 euros au magasin d'usine Lafuma, qui tient moins chaud que le Merinos et sèche vite
- le pull en polaire Stretch, vraiment cher mais vraiment chaud et respirant (prévoir presque 100 euros chez le Vieux Voleur)
- le collant, pas cher et chaud
- pas que des strings me dit Jeanne
Accessoires qui nous ont sauvé :
- les lunettes de soleil pour la neige qui brûlent tes petits yeux fragiles
- le bonnet népalais aux couleurs tendances pour le vent et tes petites oreilles (merci Hervé)
- le masque pour éviter gerçures et irritations (merci Hervé)
- un duvet Lafuma (zone de confort autour de 5°, zone de transition autour de 0° et extrême jusqu'à -16°) qui coûte dans les 100 boules et fait 1 kilo
- un sac à viande qui rajoute 3°
- des sur-sacs, dans le bus entre Kathmandu et Syabrubesi, entre la poussière et l'huile du moteur, ils ont juste sauvé nos sacs à dos (sans parler dans les aéroports)
Chaussures qui nous ont sauvé :
- Lafuma pour madame, une centaine d'euros au Vieux Voleur en promotion, c'est ton meilleur ami en trek donc ne pas économiser
- Salomon pour monsieur, plus cher car pas en promotion, "Gore Tex" et ça c'est bien
Merci au passage à Nini et Stef qui ont assuré avec leurs conseils et la liste du matos.
Merci au passage à mes copains qui m'ont payé les lunettes de soleil qui vont faire aussi le tour du monde (sans envoyer de cartes postales en plus !).
Merci à nos parents de nous avoir conçus robustes et pas frileux.
Soyez bons.
Prison Trek
Salut le Népal,
De Thulosyabru nous devons rejoindre Dhunche, où nous prendrons le bus du retour.
On marche dans la forêt, c'est paisible mais ça n'a plus le grandiose des hauts sommets.
On se repose, pour une fois c'est un peu plat !
Repas, glandouille, écriture du blog et re-glandouille.
Demain retour à Kathmandu pour deux ou trois jours de visite.
Notre visa de 15 jours expirent le 3 mars. Après ce sera l'Inde pendant un mois !
Point Trek, extrême limite
Salut les trekkers,
Du Lama Hotel nous ne redescendons pas à Syabrubesi, mais nous filons tout droit (presque) vers Thulosyabru.
Plus on descend plus il fait doux et plus on retrouve notre appétit.
Thulosyabru est un village typique de sherpa. Contrairement à Kyanjin Gompa, c'est un vrai village, pas seulement un amas d'hotels.
On sent la vie tout autour, dans les champs, dans les forêts. Les enfants rentrent de l'école quand nous arrivons, vers 15h30.
D'ailleurs pour la petite anecdote, au Népal on porte le prénom que nous donne nos parents et le nom de famille est celui de la caste.
Notre guide par exemple, dont le prénom en entier est Chhotemba, s'appelle Chhotemba Sherpa.
Ca serait cool si avec Jeanne on s'appelait Rémy et Jeanne Chômeur !
On s'installe dans notre chambre et on monte sur la terrasse sur le toit profiter du soleil.
Le village est sur une crête et la vue est juste dingue.
On descend boire un thé et on rencontre Jacques et Pierre, deux québécois incroyables.
Jacques en est à son deuxième Népal, Pierre à son quatrième. Ils sont pleins d'anecdotes et on ricane vraiment.
C'est déjà l'heure de manger, béh oui il est 18h oh !
On passe 3h avec eux à parler voyages, famille et autres.
On noirci une feuille de papier à noter leurs conseils d'itinéraires, leurs astuces de voyages et autres bons plans.
A 21h, fous que nous sommes, on file se coucher.
Sapristi ça donne envie d'aller au Canada !
Demain sera notre dernier jour. Pour la première fois depuis le début du trek, ça ne fume pas quand on parle dans la chambre !
Dodo.
Trek dance
Salut la montagne,
La nuit a été horrible. Jeanne est blanche et n'est pas vaillante. Je ne suis pas bien plus coloré et toujours impossible de manger.
Et moi quand j'ai pas faim c'est qu'il y a vraiment un souci !
Il a neigé une partie de la nuit et ça rend le paysage magnifique.
Tout est silencieux, c'est beau à en pleurer (© Nath).
La solution pour aller mieux est de redescendre. De toute façon c'était ce qui était prévu.
Nous attaquons le retour du trek. Direction Lama Hotel.
On se croirait sur une carte postale, le bruit des chaussures dans la neige légère en plus.
On se tait tellement c'est beau.
Petite parenthèse de garde forestier, d'habitude la neige camoufle les bruits et les odeurs (Jacques Chirac doit aimer la neige).
Ici on entend quand même quelques oiseaux et on sent le fumet des herbes qui émergent du blanc manteau (j'avais pas de meilleur synonyme pour neige).
J'insiste un peu mais vraiment c'est beau.
Je vous passe le traditionnel Black Tea et le repas du midi, ça serait vraiment redondant.
Vers 16h nous voilà de retour au Lama Hotel. Une grosse douche chaude et déjà on se sent mieux.
Un gros dodo nous fera du bien. Donc dodo.
Trek nique
Salut les népalais,
Aujourd'hui est un grand jour, on va tenter de monter un sommet à 5200 m.
Pour vous peut être que c'est rien, mais pour nous ça veut dire plus haut que le Mont Blanc (à 4810 m pour rappel).
Et ça c'est un peu über classe.
La nuit n'a pas été top, peut être un peu stressé ou alors notre petit corps n'aime pas bien être à 3700.
Vous aurez la réponse plus tard.
On commence à grimper tôt, vers 7h. Le soleil n'est pas encore levé.
Ca grimpe franchement sec, on en chie un peu, mais ça se mérite alors on se tait et on marche.
On fini par déboucher sur une crête, un côté enneigé l'autre non, le vide à gauche, le vide à droite.
Ma maman sait parce qu'elle est comme moi que ça fait peur dans le ventre.
Mais faut souffrir pour crâner, alors on souffre.
Vers 4500 m première alerte de Jeanne, blanche comme un cul ou comme Nath pour ceux qui le connaissent, elle a besoin de sucre.
Petit break, quelques gâteaux et un peu d'eau. Son nez redevient rouge, on repart.
Un peu plus loin et donc un peu plus haut, le dialogue fatal :
"Jeanne tu me diras 'stop' avant de tomber par terre s'il te plait ?"
"Oui"
"Bon ça va alors..."
"Euh bah 'stop' alors !"
Ce que l'on redoutait le plus est en train d'arriver, le Mal Aigu des Montagnes gagne Jeanne.
Pas assez d'eau, rythme trop soutenu, pas assez d'acclimatation ou peut être les trois. On doit s'arrêter.
On casse la croûte à l'abri du vent, il est 10h30, on a fait un peu plus de 1000 mètres de dénivelé en 3h, on doit redescendre.
Le 5200 se transforme en 4700. On serait déçu si on ne jouait pas notre santé. Je ne fais pas le fier non plus, les pattes coupées, l'envie de vomir et l'impossibilité de me nourrir.
A midi nous sommes à l'hotel, totalement cramés, les yeux vides, du mal à avaler notre soupe. Pas glop.
On passe l'après midi à lutter contre l'envie de dormir. L'ennui n'arrange rien. Pas qu'il n'y ai rien à faire, mais aucune motivation. On est au fond du gouffre.
Les deux allemandes parties derrière nous pour tenter le même sommet reviennent bredouilles elles aussi. Elles sont allées plus haut mais la tempête de neige qui souffle dehors depuis 13h les a obligé à rentrer. C'est la montagne, la vraie, celle qui fait pas de cadeau.
Il faut se coucher, il est 19h, on n'a presque rien pu avaler.
Dès 20h et jusqu'à 1h du matin Jeanne vomit tripes et boyaux. Pas de cadeau j'ai dit.
Heureusement le matin venu tout est rentré dans l'ordre.
Trek it easy
Salut les gens,
Vous avez compris le concept, on se lève, on fait les sacs, on déjeune se qu'on a commandé la veille, on se lave les dents (nan je déconne !) et on décolle.
Pour aujourd'hui ça consiste à quitter Langtang Village pour rejoindre Kyanjin Gompa (alt. 3700).
Petite journée donc, à comparer aux deux premières.
Mais aujourd'hui on en prend pleins les mirettes.
En quittant le village on se retrouve face à face avec des montagnes immenses, des glaciers impressionnants et toujours plus de petits temples, de mali (murs fabriqués en pierres plates sur lesquelles sont gravées des prières). Chaque cour d'eau possède sa cabane où se trouvent généralement deux moulins à prières entraînés par l'eau. Chouette !
L'arrivée à Kyanjin Gompa est splendide, le village est sous la neige et le silence est juste incroyable.
On est au milieu de nulle part, entourés par des 5000 m (minimum) et il fait un temps splendide.
La chambre, toujours sur le même principe, est baignée dans le soleil. Une larme coule sur ma joue. Moi vouloir rester là.
Ca tombe bien, cet après midi nous irons au View Point puis demain nous tenterons un 5200 m. Une autre larme coule sur mon autre joue. J'en ai deux.
On avale le repas de midi et nous voilà partis pour le View Point (alt. 4325).
Uh mais ça grimpe oh !
Une fois là haut on shoote à mort, les nuages sont en train d'envahir le ciel à une vitesse dingue.
C'est beau, mais qu'est ce que c'est beau !
J'ai pas le vertige mais quand même je me fais caca dessus, pour fêter ma première fois à plus de 4000 m.
Une fois revenu au village, on visite le monastère et une fabrique de fromage.
Pas hyper goûtu mais quand même sympa après 2 mois de cheddar en Afrique du Sud et en Chine.
19h22 extinction des feux. Oui madame, on a la lumière dans la chambre !
Star Trek
Salut les randonneurs,
Si on se couche si tôt, vous vous en doutez bien, c'est qu'il y a une raison.
En fait il y en a même plusieurs : d'abord il n'y a pas ou peu d'électricité (donc quand il fait noir, béh il fait noir), ensuite on marche entre 5 et 7h par jour (donc à 20h, béh t'es déchiré) et aussi parce que le matin il faut se lever à 6h pour faire les sacs et déjeuner pour partir à 7h30 (donc t'as beau être matinal, béh t'as mal).
Tout le monde est prêt à l'heure (moi le dernier, comme d'habitude) pour atteindre l'objectif du jour : de Lama Hotel à Langtang Village (alt. 3400).
Les fins compteurs auront déduit qu'aujourd'hui encore 1000 mètres de dénivelé nous attendent.
Plus on monte et plus c'est beau. Les hauts sommets commencent à apparaître, tout plein de neige.
Progressivement on sort de la forêt, qui contrairement à nos chères Alpes monte bien plus haut.
C'est d'ailleurs étonnant de constater qu'ici les neiges éternelles commencent à 4000 m plutôt qu'à 3000 chez nous et que les arbres (feuillus ou épineux) résistent jusqu'à 3000 m facilement. Mais fermons rapidement cette parenthèse garde forestier.
Les sommets qui nous entourent, tous à plus de 5000 m, sont incroyables. Là on se sent à la montagne, les fourmis dans les jambes.
Comme une tradition nous prenons un Black Tea vers 10h et notre repas du midi dans un des nombreux petits hameaux qui jonchent le chemin.
Vers 15h nous atteignons Langtang Village où une vraie douche chaude nous accueille.
Là encore la chambre est simple, toute en bois, avec une isolation digne d'une cabane de jardin.
Ca donne l'occasion à nos duvets de nous prouver qu'ils tiennent leurs promesses. C'est à dire qu'on est confort à 0°.
Chho nous emmène visiter le village, qui est vivant et magnifiquement typique.
Les yaks vivent dans les cours des maisons avec les chevaux et les enfants. Sauf que les enfants ont le droit de rentrer manger à l'intérieur.
On assiste même à une petite cérémonie religieuse dans une maison. Incroyable !
"Prenez du thé au lait !"
"Oh non madame on veut pas déranger !"
"Si si prenez en !"
"Bon OK, mais je te préviens, je bois chez toi, je vomis chez toi !"
Bien entendu la dernière réplique je l'ai dis dans ma tête et j'ai même pas vomi ! Oui je suis chochotte du ventre et alors qu'est ce que ça peut faire !
Un bon repas clôture la journée et nous retrouvons notre frigo pour une nuit bien méritée.
Soyez bons.
Toulouse Low Trek
Salut les trekkers,
La nuit à la fraîche nous a fait du bien, on est requinqué et même si on se demande se qu'on fout là, on a hâte de commencer.
Le programme du jour c'est 1000 mètres de dénivelé du village de Syabrubesi au Lama Hotel (alt. 2400).
Renji, notre porteur, qui n'est autre que le beauf de Chho porte mon sac (18 kg à la pesée) et celui de Chho.
Chho, qui n'est autre que le beauf de Renji porte le sac de Jeanne (16 kg à la pesée).
Le paysage ressemble étrangement à ce que l'on peut voir dans les Alpes. Le soleil est chaud, c'est bien.
On croise moultes yaks, drapeaux de prières, petits temples que l'on doit toujours contourner par la gauche.
Un petit break pour un black tea (on a dû en boire 10 litres chacun en cumulé sur le trek) et une pause déjeuner (et son Dal Bhat) plus tard nous arrivons au Lama Hotel.
La "hot shower" annoncée n'est pas "hot" du tout mais on est heureux, on marche au Népal !
La chambre de l'hotel (soyons clair ça n'a rien d'un hotel, même si nous avons une chambre à nous) est rustique mais accueillante.
A 19h le repas est avalé, le petit déjeuner commandé et à 20h ça ronfle sec.
Demain départ 7h30.
Le Népal en bus...
Salut vous,
Il est 6h30, nous sommes prêts à en découdre avec la montagne et ses habitants.
Dans le hall de l'auberge nous attendons Chho, qui doit venir avec le porteur.
La nourriture de la veille a passablement ruiné mon bide (je vous passe les détails liquides) et la journée s'annonce longue.
Après un petit trajet en taxi nous arrivons à la gare routière. Ambiance.
C'est un bordel sans nom où les vendeurs à la sauvette croisent les centaines de voyageurs.
Le bruit et les odeurs sont déjà foutrement présents.
On embarque dans un car d'une autre époque et on prend la route direction Syabrubesi, point de départ du trek.
"On arrive dans longteeeeemps Chhoooo ?"
Dans 9h environ (oui parce qu'on avait patienté une heure avant de demander). Ah merde.
Le bus n'est pas qu'un bus. C'est un village ambulant.
Il sert bien sûr de transport vers les campagnes reculées, mais aussi de transport de fonds, de Castorama roulant, de Poste, de fournisseur d'épiceries...
Ici on voyage pas pour rien.
C'est un peu comme le train en Chine, il faut le voir pour le croire. Des gens sortent du bus alors qu'il roule pour monter sur le toit, tout le monde semble se connaître, le chauffeur klaxonne environ 150 fois à la minute et roule à 90 km/h sur des routes pourries en lacets.
Mon dieu qu'il est de bon ton d'avoir la chiasse et la gerbe aujourd'hui !
Décision est prise d'arrêter définitivement les plats épicés.
Une fois les 100 km avalés en 10h, nous arrivons enfin.
Le village est typique, rempli de petits drapeaux bleu (le ciel), blanc (l'eau et le coeur), rouge (le feu), vert (la jungle) et jaune (les champs) avec des prières imprimées.
Nous passerons la nuit dans un "hotel" qui ressemble plutôt (le chien de Mickey) à un refuge : pas de chauffage, une planche de bois pour sommier.
Après un Dal Bhat, plat népalais par excellence composé de riz et d'une soupe de lentilles, on file se coucher. Demain on grimpe.
Soyez bons.