The french connection

Salut vous,

Pendant que Jeanne regarde le patinage artistique en prenant soin de commenter à voix haute la laideur des costumes, je vais vous parler d'hier et d'aujourd'hui, dans notre petite vie de voyageurs.
Nous avons, si vous suiviez ça serait plus simple j'aurai pas à répéter tout ça, retrouvé Antoine à Hangzhou avant hier soir.
Après moultes discussions notre décision s'arrête sur la visite de Wuzhen, une petite ville sur l'eau près d'Hangzhou.
Le départ, en car touristique pour éviter un itinéraire trop onéreux et complexe, est prévu pour 7h.
J'ai beau être matinal, j'ai mal.
Nous voilà donc tout frais et pimpant à 7h du matin, à attendre le car (cette phrase comporte deux mensonges, sauras-tu les retrouver ?).
Gros dodo sur la route pour finalement arriver sur place à 10h.
A peine arrivé, on réalise que ce que l'on redoutait le plus est en train de se produire : le groupe de 30 personnes est compact, la guide gueule dans un megaphone des informations que l'on ne comprend pas et la visite est réglée à la seconde près.
Non, pas possible.
Nous demandons alors à Tony de récupérer nos billets (qui permettent d'entrer dans les musées qui jalonnent la ville) pour qu'on puisse partir seuls loin de ce troupeau.
Mais là je dois m'arrêter quelques secondes pour vous présenter Tony.
Tony c'est un employé chinois de l'auberge où nous dormons qui parle anglais et qui, comment dire, est d'une gentillesse sans borne.
Le problème avec la gentillesse sans borne c'est que ça devient lourd très vite, même si les intentions sont généreuses à souhait.
Par exemple Tony il veut pas que j'aille acheter des Oreo à l'épicerie tout seul, il prend son parapluie et il vient avec moi.
Par exemple Tony il veut pas qu'on parte sans parapluie ni carte alors il nous prête les siens.
Par exemple Tony il veut absolument venir faire la visite de Wuzhen avec nous.
Par exemple Tony il répète 11 fois 'I am afraid' et 'I am not so sure" dans ses phrases.
Tony c'est un chic type qui fini par récupérer nos billets et on s'échappe donc à cinq (Jeanne, Antoine, Tony, une russe moustachue rencontrée dans le bus et moi) pour visiter en silence et à notre rythme.
C'est magnifique comme endroit, ça fleure bon Venise en Chine et on voit des choses très belles.
Notamment une distillerie d'alcool de riz à 50° qui réveille à 11h du matin.
C'est goutu, ça a du retour. Mais ça déboucherait un chiotte aussi !
Je vous épargne la visite légèrement commerciale d'une fabrique de thé et d'une fabrique de soie, c'est pas vraiment pertinent...
Sauf peut être pour parler des fous rires en découvrant les chemises IMMONDES en soie sauvage qui brûle pas quand on met un briquet dessus sinon c'est du plastique venu de Taïwan (comme quoi ça m'intéresse pas mais j'écoute quand même !).
Le soir nous échappons à Tony pour la visite d'un quartier très chouette d'Hangzhou avant de rentrer se coucher.

Soyez bons.