lundi 8 mars 2010

Et un roman, un !

Namskar !


Nous sommes à Khajuraho.

Là vous vous dites, les mecs sont bons, ils se déplacent rapidement.

Mais non, point du tout !

L'Inde, au même titre que la Chine, est un pays vaste et mal équipé pour le transport.

Je vous l'accorde, Indian Railways est un des plus grands employeurs du monde et son réseau est un des plus étendus au monde MAIS c'est la chienlit papy !

Je vous expose le voyage idéal, imaginé par deux Occidentaux qui n'ont pas encore utilisé le train Indien.

Départ 12h25 de Varanasi pour arriver à 19h à Satna où nous prendrons un bus qui nous déposera 3h plus tard à Khajuraho, le mec de l'auberge est formel c'est possible.

Mais bien sûr !

Je vous expose à présent le voyage réel subit par deux Occidentaux (je dis "subit" pour faire dans le sensationnel, c'était pas si dur que ça).

Départ à 13h30 de Varanasi pour arriver à 22h à Satna où nous prendrons un autorickshaw et une chambre d'hotel car le dernier bus Satna > Khajuraho part à 14h30 !

Du coup ce matin, debout à 5h30 pour prendre le bus à 6h30.

Il y a des choses qu'il faut savoir sur les Indiens. Leur façon d'être et de fonctionner.

Décrivons tout d'abord un Indien standard : vous voyez les Bee Gees ? Béh pareil !

Cheveux noirs si possible avec la raie sur le côté, une petite moustache, une chemise très moulante avec une poche (importante la poche, pour y mettre le portable et les sous) si possible avec une coupe et une couleur passible d'un emprisonnement ferme pour "atteinte notoire au bon goût", un pantalon à pince sous les aisselles si possible avec quelques tâches et une couleur passible d'une amende pour "non respect des accords stylistiques basiques" et enfin une paire de sandales douteuses.

Il chique du tabac environ 20h par jour ce qui lui autorise des crachats rougeâtres quasi perpétuels et une façon de parler singulière (il faut imaginer un mec qui se lave les dents qui te parle et tu as saisi le concept).

Généralement une envie de pisser ne provoque pas chez l'Indien une recherche d'un endroit approprié ou stratégique pour uriner, il sort simplement son matos contre un mur et soulage ce vilain besoin en pleine rue.

Dernier point important, l'Indien aime rarement admettre qu'il ne sait pas, il préférera répondre que c'est possible (cf le mec de l'hotel qui assure qu'on peut prendre un bus à 19h entre Satna et Khajuraho). Il y a un dessin qui résume très bien la situation lorsqu'on demande une direction à un Indien : le panneau pour le zoo indique le dit zoo à droite, vous demandez "le zoo c'est bien à gauche ?" et il répond par l'affirmative.

Autre exemple criant de la difficulté à communiquer, qui n'a cependant rien de comparable à la Chine, je demande par téléphone à l'hotel si le prix est un prix par personne ou pour la chambre, il me répond gentillement "oui". Merci !

Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos chèvres.

Il est 6h30, nous montons dans le bus. Le mec qui a insisté pour mettre nos bagages sur le toit réclame ses 10 Roupies.

Se faire racketter, passe encore. Se faire racketter pour rien à 6h30 du matin, non.

En Inde, tout est payant. Il faut se méfier de tout et de tout le monde. "Ah ! tu as respirer l'air de mon magasin ! 5 Roupies !"

J'exagère à peine. Ca peut paraître fatiguant, usant et ça l'est. Mais un peu de recul permet d'accepter ça.

Ca peut aussi permettre d'accepter la fameuse tendance locale à gonfler les prix (parfois multipliés par 100) ou l'utilisation massive et officielle du "prix touriste".

Notre guide, le Lonely comme on l'appelle, imprimé en 2001 affiche le Taj Mahal à 960 Roupies pour les touristes et... 20 pour les Indiens ! Mais euuuuh !

Nous avons rencontré une petite fille avant hier, sur les ghats à Varanasi. La discussion a été très intéressante.

De 10 à 16h elle allait à l'école, normal à 10 ans, puis de 16 à 18h elle vendait des cartes postales aux touristes. "Je dis 10 Roupies la carte, prix indien ! et si le touriste insiste trop, je la descend au vrai prix indien, 5 Roupies". Un modèle de négociation, à 10 ans elle n'a plus l'innocence des cours de récré, mais elle a déjà tout compris...

Bien sûr je raconte ça parce qu'en tant qu'Occidental c'est hallucinant de voir ça, cette absence de scrupules (on sait faire aussi) et de règles. Mais ça ne gâche pas le voyage.

Ca le rend juste plus fatiguant, il faut être en alerte à chaque instant.

Ce matin en arrivant à Khajuraho, d'où je vous écris, les sacs à dos sont sur le toit. Le mec qui réclamait ses 10 Roupies pour les avoir monté, les réclame à nouveau pour les descendre. Normal. Jeanne, ni une ni deux, monte sur le toit et me tend les sacs. Non mais alors, on va se laisser marcher sur les pieds ou pas ?! Ou pas !

Il y a environ 15 lignes je parlais de chèvres, c'est que je voulais juste vous raconter une anecdote. Le bus s'arrête dans un village, un mec monte avec ses deux chèvres et les planque sous les sièges. Vous ça vous fait rire, nous aussi et eux aussi. C'est une autre culture !

Je vois bien que vous avez des trucs à faire, je vous laisse et demain vous aurez des photos des Temples, si vous êtes sages.


Soyez bons.

2 commentaires:

  1. Et après avoir lu ces lignes serrées, je peux avoir mes 5 roupies ?

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  2. Moi aussi je veux 500 roupie pour la lecture, mais t'en redonne 400 si je marre autant pour le prochain article.
    Pour l'annecdote je suis dans un café pourri de la porte d'auteuil à Paris. J'attend un rendez-vous, qui est en retard comme tout bon rendez-vous parisien.
    Et la boum, je met a lire, donc à ricanner, puis a rire franchement. Aye je passe pour un con, tout le café me regarde, genre, mais pourquoi il se marre cet abruti ?
    Merci les amis, je préfère passer pour un dingue ici !
    Des bises

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